La nouvelle est tombée comme un coup de massue ce lundi 27 décembre. Le tribunal militaire de Yaoundé a condamné à 07 ans de prison ferme, plusieurs manifestants du 22 septembre 2020 poursuivis pour rébellion et tentative de révolution. Parmi les personnes condamnées figurent en ligne de mire Olivier Bibou Nissack porte-parole de Maurice Kamto et Alain Fogue trésorier national du MRC. Les deux hommes écopent de 07 ans de prison ferme assorti d’une amende de plus de 460 380 milles Francs CFA.
Dès l’ouverture du procès, le président du tribunal, le Colonel Misse Njone Baudoin a pourtant reconnu avoir reçu une lettre de récusation des avocats commis d’office pour défendre les militants du MRC. Ces militants avaient également évoqué l’incompétence du tribunal militaire à pouvoir juger les civils. En leur absence, le juge militaire a décidé de passer outre ces réclamations pour condamner les manifestants du MRC à des peines allant de 05 ans à 07 ans de prison ferme.
Arrêtés pour certains le 22 septembre 2020, et pour d’autres bien avant la marche , les militants de ce parti d’opposition manifestaient pour réclamer l’instauration d’un système électoral consensuel, la fin de la guerre dans la région anglophone et l’audit des fonds destinés à la coupe d’Afrique des nations.
À l’approche de plus en plus imminente du début de cette grande messe du football continental, l’opposant Maurice Kamto principal adversaire du président Paul Biya a lancé une campagne de communication destinée à faire libérer ses militants avant le début de la compétition. Ces condamnations pourraient donc davantage radicaliser la scène politique camerounaise et mettre en péril la paix sociale.
Depuis l’annonce de ces condamnations, le MRC a décidé de suspendre toutes prises de paroles dans l’espace public. Le collectif des avocats Sylvain Souop s’est abstenu de commenter la décision du tribunal militaire de Yaoundé estimant qu’une communication spéciale se fera dessus en temps opportun.
Désormais seul le président camerounais Paul Biya dispose des pouvoirs constitutionnels pour libérer ces militants en utilisant son droit de grâce. Une libération qui pourrait permettre de consolider le caractère national de la coupe d’Afrique des nations et renforcer l’intégration nationale au sein du peuple camerounais.