Les investisseurs locaux ont fortement soutenu cette opération, en apportant 106 milliards FCFA, ce qui représente 86 % du montant total recueilli.
Ce mardi 3 septembre 2024, la Côte d’Ivoire a réussi à lever 109 milliards FCFA (183,6 millions $) sur le marché régional des titres publics. Grâce à cette nouvelle émission de bons et d’obligations assimilables du Trésor (BAT et OAT), Abidjan a surpassé son objectif initial de 100 milliards FCFA. Ce succès survient malgré les défis posés par l’inflation mondiale et régionale ainsi que par les taux d’intérêt élevés.
Les investisseurs ivoiriens ont largement soutenu cette opération, contribuant à hauteur de 106 milliards FCFA, soit 86 % du montant total levé. Avec une demande globale de 118,68 milliards FCFA, l’intérêt pour cette émission a été fort. Au final, 109,55 milliards FCFA ont été retenus. Ce résultat est le fruit de la stratégie des autorités ivoiriennes, qui combinent des maturités courtes (91 et 364 jours) avec des obligations à moyen terme (3 et 5 ans).
Détails des adjudications
Les BAT à 91 jours ont présenté un taux de couverture de 118,68 %, tandis que ceux à 364 jours ont enregistré une couverture de 109,55 %. Les OAT ont également connu un plein succès, avec une couverture de 100 % pour les obligations à 3 et 5 ans, répondant pleinement à la demande. Pour attirer les investisseurs dans un contexte de montée des taux d’intérêt mondiaux, la Côte d’Ivoire a ajusté ses rendements. Les BAT à 91 jours ont offert un rendement moyen pondéré de 2,48 %, tandis que les BAT à 364 jours ont atteint 7,20 %. Les obligations à plus long terme ont également affiché des rendements élevés : 7,42 % pour les OAT à 3 ans et 7,64 % pour celles à 5 ans. Ces rendements reflètent les pressions inflationnistes et la hausse des taux directeurs internationaux, nécessitant des primes de risque plus élevées pour attirer les capitaux. Bien que les rendements ivoiriens restent compétitifs au sein de l’UEMOA, ils sont inférieurs à ceux de certains pays voisins, où les rendements se situent entre 9 et 10 %. Les experts estiment que les rendements régionaux devraient rester au-dessus de 7 % jusqu’au premier trimestre 2025.
Consolidation de la position d’emprunteur
Avec cette opération, la Côte d’Ivoire consolide sa position de principal emprunteur sur le marché régional des titres, ayant levé plus de 1900 milliards FCFA cette année. Avant cette émission, le pays avait déjà réalisé 18 adjudications de BAT à 91 jours et 28 à 364 jours, en plus des levées sur des obligations à 3 et 5 ans. Cette approche montre une gestion active de la dette publique, visant à équilibrer les besoins de financement immédiats avec les pressions de remboursement à moyen terme.
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Le pays doit rembourser 348 milliards FCFA de dette en septembre 2024. Cette levée de fonds représente donc une bouffée d’air pour Abidjan, qui doit jongler entre les échéances et les nouveaux emprunts. La question centrale est de savoir si la Côte d’Ivoire pourra continuer à lever des fonds sur le marché régional à des conditions avantageuses, alors que les pressions économiques se renforcent et que les besoins de financement demeurent élevés.
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