De jeunes poètes prêtent leurs talents pour promouvoir la paix

De jeunes poètes prêtent leurs talents pour promouvoir la paix

De jeunes poètes prêtent leurs talents pour promouvoir la paix

De jeunes poètes prêtent leurs talents pour promouvoir la paix

« Au-delà des identités et des différences… dans tous les pays et sur tous les continents… il n’est pas difficile de choisir la paix ». Ces vers sont tirés d’un poème inédit écrit à l’occasion du 75e anniversaire des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.

Intitulé « La paix commence avec moi », ce poème est un hommage rendu à la force et à la résilience des communautés touchées par un conflit, ainsi qu’à ceux qui les aident à reconstruire leur vie et leurs moyens de subsistance. Il nous rappelle la responsabilité qui est la nôtre de promouvoir la paix dans nos communautés, nos pays et à travers le monde : une conviction partagée par plus de deux millions d’hommes et de femmes qui se sont engagés dans plus de 70 opérations de maintien de la paix depuis 1948.

« La paix représente tout pour moi », dit Pacifique Akilimali, qui a écrit le poème avec la militante de la paix et poétesse nigériane Maryam Bukar Hassan. « Depuis ma naissance, je n’ai connu qu’une seule chose : la guerre (…) depuis longtemps, la paix n’a été qu’un rêve ».

Pacifique, qui travaille dans l’équipe d’aviation de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (RDC) (MONUSCO), a grandi dans le Nord-Kivu, à l’est de la RDC, une région touchée par des décennies de violence entre groupes armés.

« Toutes les guerres et tous les conflits nous ont menés nulle part », ajoute Maryam, née au Nigéria, dans l’État de Borno, au nord du pays, où la population subit depuis plus de dix ans d’incessantes insurrections et les ravages de l’extrémisme violent.

C’est dans cet État, il y a neuf ans, que près de 300 élèves, également connues sous le nom de lycéennes de Chibok, ont été enlevées par les séparatistes armés de Boko Haram. Aujourd’hui, bon nombre d’entre elles sont toujours portées disparues.

Pour Maryam, « la paix ne signifie pas seulement l’absence de conflit mais aussi la présence de la justice, de l’égalité et du respect de la dignité humaine. Chacun mérite d’avoir et de trouver la paix ».  

Grandir à Goma, dans le Nord-Kivu

« Grandir dans le Nord-Kivu, en RDC, n’a pas été facile du tout », ajoute Pacifique.

En 1994, l’année de sa naissance, le génocide du Rwanda a plongé la RDC dans l’un des conflits les plus meurtriers de l’histoire de l’Afrique. Selon le Comité international de secours, on estime que ce conflit a causé la mort de 5,4 millions de personnes en RDC, entre 1998 et 2007.

« En 1997, j’étais un réfugié, avec toute ma famille. Mon père et moi avons été capturés par un groupe de rebelles, et mon père a failli être abattu parce que certains militaires pensaient qu’il était issu d’un groupe ethnique différent », raconte Pacifique, ajoutant que son père a échappé de peu à la mort, jusqu’au moment où l’un des chefs rebelles l’a reconnu et les a laissés partir.

« Je me souviens de l’arrivée de la mission de l’ONU dans mon pays, quand mon père m’a dit que ces gens venaient nous apporter la paix ».

En 1999, le Conseil de sécurité des Nations Unies a créé la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUC) pour surveiller l’accord de cessez-le-feu de Lusaka entre la RDC et ses pays voisins que sont l’Angola, la Namibie, le Rwanda, l’Ouganda et le Zimbabwe.

Plus d’une décennie plus tard, le Conseil a créé la MONUSCO en tant qu’extension de la MONUC, élargissant le champ d’action de la nouvelle mission pour protéger les civils, faciliter l’accès à l’aide humanitaire et aider les anciens combattants à déposer les armes et à se réinsérer dans la société, alors que le conflit armé persistait, notamment dans l’est.

Évoquant le courage des communautés du Nord-Kivu qui ont connu tant de violences et de souffrances, Pacifique déclare « La ville de Goma vit toujours. Si vous venez dans cette ville, vous vous demanderez comment ces gens peuvent être heureux, chanter, danser, aimer et espérer dans de telles conditions de vie. Nous tous ici, nous espérons la paix et nous prions pour elle ».

Trouver les moyens de se développer dans l’État de Borno

Maryam se sent également inspirée par la force de la population de l’État de Borno, épicentre de l’extrémisme violent et du terrorisme au Nigéria et dans la région du Sahel depuis plus d’une décennie.

Le conflit armé, provoqué par des groupes tels que Boko Haram et la province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique, a entraîné le déplacement d’environ 2 millions de personnes, dont un grand nombre de femmes et d’enfants qui, aujourd’hui encore, ne peuvent toujours pas rentrer chez eux en raison des attaques imprévisibles perpétrées contre les civils. 

« Borno est une région largement touchée par le conflit, la violence et l’insurrection », dit Maryam. « Ce qui est sûr, c’est que ce récit singulier ne nous résume pas ».

« Borno est un État dont la culture est riche et variée, doté d’une histoire et de traditions vivantes qui se transmettent de génération en génération. Malgré tout ce que nous avons traversé, nous avons trouvé le moyen de vivre et de nous développer ».

75 ans de maintien de la paix

Au cours des 75 dernières années, le maintien de la paix des Nations Unies, instrument mondial essentiel pour assurer la paix, la sécurité et la stabilité, a évolué pour s’adapter aux changements du paysage politique et de la nature des conflits.

Ce qui a débuté comme une mission d’observation de la trêve de 1948 en Palestine est maintenant une opération complexe à laquelle prennent part militaires, policiers et civils, œuvrant ensemble au soutien des communautés et des pays qui passent de la guerre à la paix.

L’État de Borno et l’est de la RDC sont deux des nombreux sites où la violence chronique s’est transformée en conflits complexes, menés par de nombreux groupes armés, alors que la plupart des civils subissent le poids de la dévastation et de la destruction.

Aujourd’hui, près de 90% des victimes de guerre dans le monde sont des civils, indique le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies.  

Travaillant aux côtés des communautés locales, les soldats de la paix s’efforcent aujourd’hui de protéger les civils, de désarmer les combattants, de soutenir les processus politiques et électoraux, de renforcer les droits de l’homme et l’État de droit, ainsi que de promouvoir une paix et un développement durables.

On les appelle les « Casques bleus », mais ils portent de multiples casquettes, dont celles d’ingénieurs, d’administrateurs, de juristes, d’économistes ou encore d’observateurs électoraux, chargés d’aider les gens à se relever et à reconstruire leur vie, leurs institutions et leur société.

Placé sous le thème « La paix commence avec moi », ce 75e anniversaire célèbre les artisans de la paix dans le monde : qu’il s’agisse de soldats de la paix, de responsables locaux ou d’activistes, ce sont les champions de la paix au quotidien. 

Le poème de Maryam et Pacifique sera publié dans son intégralité juste avant la Journée internationale des Casques bleus qui sera célébrée le 29 mai 2023. 

Distribué par APO Group pour UN News.