Plus de 180 organisations de la société civile de toute la Gambie et du monde entier se joignent à l’Association des organisations non gouvernementales de Gambie (TANGO), au Comité gambien sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants (GAMCOTRAP) (https://apo-opa.info/3LTjELJ), et au réseau gambien Network Against Gender-Based Violence (NGBV) (https://apo-opa.info/3twZeSD) pour cosigner la présente lettre ouverte qui exhorte le gouvernement de la République de Gambie à tenir fermement ses engagements en matière de protection des femmes et des filles en maintenant la loi interdisant les mutilations génitales féminines (MGF). Cette lettre est une réponse aux commentaires profondément troublants formulés récemment par des responsables religieux et politiques qui prônent la dépénalisation des mutilations génitales féminines, et notamment aux déclarations rétrogrades entendues au parlement national appelant à l’abrogation de cette loi.
Une condamnation historique pour des mutilations génitales féminines
En 2015, la Gambie a franchi une étape décisive en modifiant la loi de 2010 sur la protection des femmes afin de sanctionner explicitement les MGF au titre de ses articles 32A et 32B. La loi de 2015 Women’s (Amendment) Act interdit les mutilations génitales féminines, stipulant que « nul ne peut pratiquer l’excision […] une personne qui pratique l’excision commet un délit » et est passible, en cas de condamnation, « d’une peine de prison de trois ans ou d’une amende de cinquante mille dalasis ou des deux ; et lorsque l’excision cause la mort, d’emprisonnement à perpétuité ».
Les tentatives actuelles de suppression des protections juridiques ont été déclenchées par la condamnation, en août 2023, de trois femmes pour avoir pratiqué des mutilations génitales sur huit bébés de sexe féminin. Chaque contrevenante a été condamnée à payer une amende de 15 000 dalasis (environ 230 dollars américains) ou purger une peine de prison d’un an. Ce jugement historique rendu par le tribunal correctionnel de Kaur/Kuntaur marque la première condamnation depuis la promulgation de la loi interdisant les mutilations génitales féminines il y a huit ans.
Des efforts continus sont nécessaires pour accélérer l’éradication des MGF, et nous saluons l’importance de ces condamnations et leur rôle dans la lutte contre l’impunité. Cette affaire souligne la nécessité de renforcer les mécanismes d’application de la loi et la sensibilisation dans toute la Gambie, où l’UNICEF (https://apo-opa.info/3tnK55U) estime que 73 % des femmes et des filles âgées de 15 à 49 ans ont été soumises à cette pratique illégale.
Cependant, la clémence des peines nous préoccupe, car une amende de seulement 15 000 D ne reflète pas de manière adéquate la gravité du crime commis.
En outre, des responsables politiques et religieux ont ouvertement soutenu les personnes condamnées, comme l’imam Abdoulie Fatty qui a payé l’amende des condamnées. Il est inquiétant de constater que certaines personnalités influentes ne se contentent pas de prôner publiquement l’abrogation de la loi contre les mutilations génitales féminines, mais ont même recommandé la poursuite de celles-ci. Et ce, en dépit du fait que la promotion et l’incitation à la pratique des mutilations génitales féminines soient érigées en infractions pénales et que de tels commentaires préjudiciables soient en contradiction directe avec les principes de justice, de protection et de bien-être des femmes et des filles.
L’inquiétude généralisée face aux appels rétrogrades à l’abrogation de la loi contre les mutilations génitales féminines
Dans une déclaration conjointe (https://apo-opa.info/3QnWOPn), la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) et le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant (ACERWC) font part de leur « profonde inquiétude face au débat parlementaire régressif actuel » qui préconise l’abrogation des lois gambiennes interdisant les mutilations génitales féminines.
Les Nations unies en Gambie (https://apo-opa.info/3ZPac1X) ont également publié une déclaration réaffirmant leur engagement à soutenir la lutte visant à mettre fin aux mutilations génitales féminines en Gambie, soulignant que l’interdiction des MGF prévue par la loi est conforme aux engagements internationaux et régionaux de la Gambie en matière de droits humains.
Les mutilations génitales féminines n’ont aucun effet bénéfique sur la santé et nuisent aux filles et aux femmes à bien des égards (https://apo-opa.info/3ZUpnqC). Elles impliquent l’ablation et la dégradation de tissus génitaux féminins sains et normaux, et perturbent les fonctions naturelles de l’organisme. Elles peuvent avoir pour complications immédiates une douleur intense, un état de choc, une hémorragie (saignement), le tétanos ou une septicémie (infection bactérienne), une rétention urinaire, des plaies ouvertes et un gonflement de la zone génitale ainsi que des lésions des tissus génitaux voisins. Les mutilations génitales féminines peuvent entraîner la mort.
Elles peuvent avoir pour effets à long terme des infections récurrentes de la vessie et des voies urinaires, des kystes, des tissus cicatriciels douloureux, la nécessité d’une intervention chirurgicale ultérieure, des problèmes de santé sexuelle et des problèmes de santé mentale tels que le syndrome de stress post-traumatique, la dépression et l’anxiété. Les mutilations génitales féminines peuvent également entraîner la stérilité et un risque accru de complications lors de l’accouchement telles que des saignements excessifs et des déchirures obstétricales, pouvant entraîner la mort de la mère et de l’enfant.
La Gambie est un des pays d’Afrique de l’Ouest comptant la plus forte proportion de femmes victimes de mutilations génitales. Selon la Foundation for Research on Women’s Health, Productivity and the Environment (BAFROW), sept des neuf groupes ethniques du pays pratiquent les mutilations génitales féminines (https://apo-opa.info/46sP4AU).
Le gouvernement de la Gambie doit protéger les femmes et les filles contre les mutilations génitales féminines
Nous, les soussigné·e·s, ne relâcherons pas nos efforts pour que chaque fille et chaque femme jouisse de ses droits fondamentaux et que sa dignité soit respectée et défendue. Nous sommes donc solidaires des survivantes, des organisations et des activistes de Gambie qui défendent sans relâche les droits des femmes et des filles, et notre engagement reste centré sur les expériences et les réalités de celles qui subissent le traumatisme de cette pratique néfaste.
Nous condamnons avec la plus grande fermeté les actions des détracteurs qui détournent l’appartenance sociale et religieuse pour promouvoir leurs intérêts personnels au détriment du bien-être et des droits des femmes et des filles, lesquelles portent des cicatrices indélébiles alors que leur corps est réduit au rang d’outil politique. Malheureusement, en Gambie, des milliers d’autres femmes et filles sont toujours en danger.
La Gambie a fait preuve d’un leadership admirable en prenant des mesures législatives contre les mutilations génitales féminines. En effet, les effets positifs de ces mesures se font sentir bien au-delà de ses frontières : elles influencent d’autres nations d’Afrique de l’Ouest, qui s’efforcent de lutter contre cette forme bien ancrée de violence basée sur le genre. Des pays voisins ont considéré la Gambie comme une source d’inspiration, tirant des leçons précieuses et créant une dynamique de ses progrès.
L’abrogation de la loi contre les mutilations génitales féminines réduirait à néant les progrès considérables réalisés en matière de protection des droits et du bien-être des femmes et des filles. En outre, un tel revirement risquerait d’affaiblir la détermination d’autres nations, de compromettre la lutte collective du continent pour l’éradication des mutilations génitales féminines et de jeter une ombre sur de nombreuses vies dans toute l’Afrique de l’Ouest et au-delà.
Alors que l’Afrique célèbre le 20e anniversaire du Protocole de Maputo qui, en vertu de son article 5 sur l’élimination des pratiques néfastes, oblige les 44 États parties, dont la Gambie, à mettre fin aux mutilations génitales féminines, nous exhortons le gouvernement de la Gambie à rester ferme et engagé dans le respect des obligations qui lui incombent en vertu de ce traité. Nous attendons de la Gambie qu’elle affirme sa position de leader en matière de répression des mutilations génitales féminines, et du gouvernement qu’il remplisse ses obligations relatives à la protection des droits et du bien-être des femmes et des filles, ce qui implique le respect de ses engagements au titre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) et du Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique (Protocole de Maputo) (https://apo-opa.info/48QNI4x).
Ainsi :
1. Nous demandons au gouvernement et au ministère de la Justice de faire respecter de manière impartiale la loi contre les mutilations génitales féminines et de veiller à ce que les personnes qui prennent part aux mutilations génitales féminines, qui les soutiennent ou qui les préconisent subissent les conséquences qui s’imposent.
2. Nous appelons à la protection des droits et du bien-être des survivantes de mutilations génitales féminines. Celles-ci méritent notre soutien indéfectible, notre empathie et l’accès aux services nécessaires.
3. Nous nous engageons à sensibiliser sans relâche aux effets néfastes des mutilations génitales féminines et à remplacer cette pratique par des alternatives culturellement enrichissantes qui respectent la dignité et le bien-être des femmes et des filles.
4. Nous invitons tous les Gambiens et toutes les Gambiennes à se joindre à nous dans cet effort pour encourager le pays à respecter et défendre les droits et la dignité de chaque femme et de chaque fille.
Distribué par APO Group pour Gamcotrap.
Notes à l’intention des rédacteurs :
Contact médias : M. Fallu Sowe
Coordinateur national du réseau Network Against Gender-Based Violence
tél. : +220 4398122/ 763 8129
e-mail : fallu@ngbv.gm
Mme Yadikon Njie Eribo
Présidente de l’Association des organisations non gouvernementales de Gambie (TANGO)
tél. : +220 733 3820
e-mail : Yadineribo@hotmail.com
Tijan Bojang
Responsable de l’information et de la communication
GAMCOTRAP
e-mail :Tijubi79@gmail.com
tél. : 00-220-7130117/3463073
Au sujet des mutilations génitales féminines/de l’excision :
Les mutilations génitales féminines constituent une violation des droits humains profondément ancrée dans l’inégalité entre les sexes et la discrimination. Elles violent plusieurs droits fondamentaux en vertu du droit international et national, notamment les droits des femmes et des filles à l’égalité, à la vie, à la sécurité de leur personne, à la dignité ainsi qu’à l’absence de discrimination, de torture et de traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Les mutilations génitales féminines entraînent souvent des problèmes de santé à vie, un accroissement des risques lors de l’accouchement, des traumatismes psychologiques, et même la mort. Au moment de l’excision, les risques immédiats comprennent des hémorragies graves, des chocs, des infections (https://apo-opa.info/3FcRN5t), et d’autres lésions graves, allant jusqu’à provoquer la mort.
Une fille ou une femme victime de mutilation génitale peut être confrontée à toute une série de problèmes, notamment des difficultés à évacuer le sang menstruel ou à uriner, des infections des voies urinaires, des douleurs au cours des rapports sexuels, une diminution ou une absence de plaisir sexuel, des problèmes psychologiques, la stérilité et un risque accru de complications lors de l’accouchement.
L’importance de l’élimination des mutilations génitales féminines est publiquement soulignée par les Nations unies dans le cadre de l’objectif 5 des Objectifs de développement durable (ODD), qui explique dans les grandes lignes comment parvenir à l’égalité des sexes et à l’autonomisation de toutes les femmes et les filles. Au titre de la cible 5.3 de cet objectif, les 193 pays signataires des ODD doivent prendre des mesures pour « éliminer toutes les pratiques néfastes telles que le mariages des enfants, le mariage précoce et forcé et la mutilation génitale féminine » d’ici à 2030.
Le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo) (https://apo-opa.info/48QNI4x) a interdit les mutilations génitales féminines en 2003 (article 5), et les organes de surveillance des traités suivants considèrent tous les MGF comme une violation des droits humains qui enfreint ces traités :
- la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, (https://apo-opa.info/48O34a8),
- la Convention relative aux droits de l’enfant (https://apo-opa.info/46GBnPf),
- le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (https://apo-opa.info/3LZbscX),
- le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, (https://apo-opa.info/48QPL8J),
- et la Convention contre la torture (https://apo-opa.info/3rMROKn).
Lettre ouverte signée par :
ACT Alliance Tanzania Forum |
1 |
Action Aid Ethiopia |
2 |
Action for COmmunity Task (ACT-SL) |
3 |
Africa Coordinating Centre for Abandonment of FGM/C |
4 |
African Centre for Democracy and Human Rights Studies ACDHRS |
5 |
Afya Afrika, Kenya |
6 |
Agency for Culture and Change Management UK (ACCM UK) |
7 |
Akina mama wa Africa |
8 |
Amnesty International |
9 |
Amref Health Africa |
10 |
AMREF Health Africa |
11 |
Asia Network |
12 |
Asian-Pacific Resource and Research Centre for Women (ARROW) |
13 |
Associate of Karenni Policy Support |
14 |
Association des blogueurs du Bénin |
15 |
Association des femmes juristes du Burkina Faso (AFJ/BF) |
16 |
Association des Mairies des Jeunes du Bénin ( AMJB) |
17 |
Association for Egyptian Female Lawyers, |
18 |
Association Tin Tua (Burkina Faso) |
19 |
AWASH |
20 |
CAFCO / RDC |
21 |
Case Salone Centre for Advocacy and Sustainable Empowerment |
22 |
Center for Social Value and Early Childhood Development ( CESVED) |
23 |
Centre de Formation en Mécanismes de Protection des Droits Humains |
24 |
Centre for Community Mobilisation and Empowerment (CECOME) |
25 |
Child Protection Alliance (CPA) |
26 |
Circuit Pointe |
27 |
Climate Live Tanzania |
28 |
Coaches of Influence Foundation (COIF) |
29 |
Coalition on Violence Against Women (COVAW) |
30 |
Come Together Widows&Orphans Organisation (CTWOO) |
31 |
Come Together Widows and Orphans Organization |
32 |
Comfort and Hope Development Organisation (COHOD) |
33 |
Commission Indépendante des Droits de l’Homme en Afrique du Nord (The Network of the Independent Commission for Human Rights in North Africa) |
34 |
Compassion CBP |
35 |
Concern for Women |
36 |
COVAW |
37 |
Covenant Foundation for Girls (COFGIRLS) |
38 |
Democratic Socialist Women of the Phillipines (DSWP) |
39 |
Droits Pour Tous |
40 |
End Female Genital Cutting Singapore |
41 |
End FGM/C Canada Network |
42 |
End FGM European Network |
43 |
End FGM/C US Network |
44 |
Equality Now |
45 |
FABSA Foundation |
46 |
Fact Check Centre The Gambia |
47 |
FAMEDEV-Le Réseau Inter Africain Des Femmes,Médias, Genre et Développement (Inter Africa Network for Women, Media ,Gender and Development) |
48 |
Fantanka |
49 |
FAWEGAM |
50 |
Female Lawyers Association Gambia (FLAG) |
51 |
Finnish Mission in Uganda |
52 |
Fondation des Jeunes Amazones pour le Développement (FJAD-ONG) |
53 |
Forum Against Harmful Practices |
54 |
Gambia Association of deaf and hard of hearing.(GADHOH) |
55 |
Gambia Committee on Traditional Practices affecting the Health of Women and Children (GAMCOTRAP) |
56 |
Gambia Family Planning Association (GFPA) |
57 |
Gambia Teachers’ Union (GTU) |
58 |
GAMNASS |
59 |
Girl2Girl Empowerment Movement (G2G) |
60 |
GirlKind |
61 |
GirlKind Kenya |
62 |
Girls Talk Organisation |
63 |
Girls’ Pride Gambia |
64 |
Global Youth Consortium against FGM |
65 |
Hamia Hapa (Uganda) |
66 |
HEFORSHE –THE GAMBIA |
67 |
Himiza Development |
68 |
Hope Beyond Foundation |
69 |
Hope for Women (HFW) |
70 |
I_Rep Foundation |
71 |
I-REP Foundation |
72 |
Iceland Gambia Friendship |
73 |
IFRAH Foundation (Somalia) |
74 |
Il’laramatak Community Concerns (ICC), Kenya |
75 |
Indigenous Women for Health and Equality (DRC) |
76 |
Initiative for Girls Right and Health Development (Uganda) |
77 |
Inter-African Committee on Traditional Practices (IAC) |
78 |
Inua Mama Njane CBO, Kenya |
79 |
Joy for Children, Uganda |
80 |
Kadirat |
81 |
Kalyanamitra |
82 |
Keep the Drum and Loose the Knife |
83 |
Kenson Children Development Foundation |
84 |
Kenya Council of Imams and Preachers |
85 |
Kenya Council of Imams and Ulamaa |
86 |
Kids Come First Foundation |
87 |
l’Association des Mairies des Jeunes du Bénin ( AMJB) |
88 |
L’Association Malienne pour le Suivi et l’Orientation des Pratiques Traditionnelles (AMSOPT) |
89 |
LHRC |
90 |
Maine libres |
91 |
Malaysian Doctors for Women&Children |
92 |
Men End FGM Foundation |
93 |
Ministère des Affaire Sociales (DRC) |
94 |
Ministry of Women’s Empowerment and the Family, Cameroon |
95 |
Mothers’ Health Foundation |
96 |
Mtoto News International |
97 |
Musawah |
98 |
MUTAPOLA The Gambia |
99 |
National Forum of Women with Disabilities |
100 |
National Youth Parliament |
101 |
Network Against FGM/C in Somaliland (NAFIS) |
102 |
Network against Gender-based Violence (NGBV) |
103 |
Network for Reorientation |
104 |
Network Gender Advocators’ Gambia (NGAG) |
105 |
Network of Gender Journalists for Women and Cultural Advancement |
106 |
Network of Girls against Human Trafficking |
107 |
NGO Universal Education |
108 |
Nisa Ul Haqq fi Bangsamoro |
109 |
NooN Legal and Social Organization |
110 |
Nova Scotia Gambia Association (NSGA) ONG Droits Pour Tous |
111 |
ONG CO-GNA Niger |
112 |
ONG Éducation Universelle |
113 |
Orchid Project |
114 |
Oxford Against Cutting |
115 |
Pan African Female Youth Leaders (PANAFYL) |
116 |
Paradise Foundation Initiative |
117 |
Peace Ambassadors The Gambia |
118 |
Peace Hub The Gambia |
119 |
Peace of Mind |
120 |
Plan International – Kenya |
121 |
Pour NouEs |
122 |
Praise Foundation, Sierra Leone |
123 |
Project21 |
124 |
Purposeful |
125 |
Raise The Young Foundation |
126 |
Raising Teens Uganda |
127 |
Réseau Nigérien des Défenseurs des Droits Humains (RNDDH) |
128 |
Rural Development Foundation (RDF), Pakistan |
129 |
Rural Initiative for COmmunity Empowerment (RICE-SL) |
130 |
Rural Women Rights Structure |
131 |
Safe Hands for Girls |
132 |
Sahiyo |
133 |
Sainte Philomène, l’espérance |
134 |
Salimatou Foundation for Education |
135 |
Samburu Girls Foundation |
136 |
Save for Children (Tanzania) |
137 |
Silver Lining Kenya |
138 |
Spread Truth Africa |
139 |
State Department for Gender, Kenya |
140 |
STEWARDWOMEN |
141 |
Tanzanian Women Lawyers Association (TAWLA) |
142 |
Tasaru Ntomok Initiative (TNI), Kenya |
143 |
The Association for the Defense of the Right of Household and Domestic Aid Gambia (ADDAD) |
144 |
The Association of Non-Governmental Organizations in The Gambia (TANGO) |
145 |
The Democratic Socialist Women of the Philippines (DSWP) |
146 |
The Five Foundation |
147 |
The Girls’ Agenda (TGA) |
148 |
The New Generation Girls and Women Development Initiative |
149 |
The Survivors of Presidential Alternative Treatment Program (SPATP) |
150 |
The Uncounted |
151 |
Think Young Women |
152 |
Together Africa Gambia Organisation (TAGO) |
153 |
TOSTAN |
154 |
UNFPA Burkina Faso |
155 |
UNRCO/ Uganda Spotlight |
156 |
Voices for the Voiceless Woman Sierra Leone (VVW-SL) |
157 |
Voix de Femmes (VdF) |
158 |
Washington Coalition to End FGM/C |
159 |
Wassu Gambia Kafo |
160 |
WAYASS |
161 |
We Can Cox’s Bazar |
162 |
We Speak Out India |
163 |
WILDAF-Bénin |
164 |
Women Against Violence and Exploitation in Society (WAVES-SL) |
165 |
Women and Children Aid The Gambia |
166 |
Women In Liberation and Leadership (WILL) |
167 |
Women Initiative for Peace and Security (WIPeS) |
168 |
Women Initiative for Self Help (WISH) Lib. Inc |
169 |
Women Pathfinder |
170 |
Women’s Action for Human Dignity (WAHDSL) |
171 |
Women’s Studies Centre (WSC), |
172 |
World Vision – Tanzania |
173 |
Yakarr Justice |
174 |
Yayasan Kesehatan Perempuan |
175 |
Young People in the Media |
176 |
Young Women Christian Association |
177 |
Youth Anti-FGM Network Kenya |
178 |
Youth Association for Development |
179 |
Youth Educational Support Services (YESS) |
180 |