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SIDNEY POITIER, PREMIER ACTEUR AFRO-AMERICAIN A RECEVOIR L’OSCAR DU MEILLEUR ACTEUR, EST MORT

SIDNEY POITIER, PREMIER ACTEUR AFRO-AMERICAIN A RECEVOIR L’OSCAR DU MEILLEUR ACTEUR, EST MORT

L’acteur au sourire incandescent s’est éteint ce 6 janvier à l’âge de 94 ans à Los Angeles aux Etats-Unis.

Nous avons perdu une icône, un héros, un mentor, un combattant, et un trésor national », c’est par ces mots que le vice-Premier ministre Chester Cooper a annoncé sur sa page Facebook, la disparition de l’immense Sidney Poitier sans mentionner la cause de son décès. La légende du 7ème art, première star afro-américaine du cinéma, s’est éteinte ce 6 janvier à l’âge de 94 ans à Los Angeles aux Etats-Unis.

Celui qui vient d’une famille d’agriculteurs probablement d’origine haïtienne, sur Cat Island, dans l’archipel des Bahamas, alors colonie britannique, est né prématuré à Miami, en Floride, le 20 février 1927, à l’occasion d’un déplacement de ses parents. Sidney Poitier obtiendra ainsi la double nationalité américaine et bahaméenne.

Engagé en 1946 à Broadway, il est remarqué par le réalisateur Joseph Mankiewicz. Pour son premier film en 1950, La porte s’ouvre (No Way Out), il interprète un médecin au chevet de deux racistes caucasiens. Le film, censuré dans le sud des États-Unis, lance sa carrière.

Sidney Poitier décoré par Barack Obama

Un an avant l’assassinat de Martin Luther King, un acteur afrodescendant régnait sur le box-office. En 1964, il est le premier Afro-Américain à remporter l’Oscar du meilleur acteur pour « Le Lys des champs ». « Le voyage a été long pour en arriver là », lançait-il très ému, en recevant la statuette dorée.

Grâce à ses rôles, le public a pu concevoir que des Afro-Américains pouvaient être médecin (« La porte s’ouvre » – 1950) , ingénieur, professeur (« Les anges aux poings serrés » – 1967), ou encore policier (« Dans la chaleur de la nuit » – 1967).

Un film lui collera dans la peau: « Devine qui vient dîner ? » en 1967, où il campe le fiancé d’une jeune bourgeoise blanche le présentant à ses parents, un couple d’intellectuels qui se croient ouverts d’esprit. Avant lui, Hollywood cantonnait les actrices et acteurs afros aux rôles de majordomes ou servantes.

Sidney Poitier avait brisé ces stéréotypes en incarnant dans les années 50 à 70 des personnalités exemplaires, participant ainsi à la lente mutation des mentalités.