L’émission se compose de deux obligations avec des échéances de 5 et 8 ans, offrant des taux fixes de 6,50 % et 6,80 %.
Le Burkina Faso se prépare à mobiliser 100 milliards FCFA (environ 165 millions $) sur le marché financier de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) par le biais de deux émissions obligataires. Cette opération vise à financer divers projets publics. L’émission comprend deux obligations avec des maturités de 5 et 8 ans, proposant des taux fixes de 6,50 % et 6,80 %. Le déficit budgétaire du pays est estimé à 4,9 % du PIB pour 2024, tandis que la dette publique a dépassé 7313 milliards FCFA, principalement en raison des dépenses liées à la sécurité. Les fonds générés par cette opération, approuvée par le ministère de l’Économie et des Finances, seront alloués à des investissements prévus dans le budget de l’État pour 2024.
Cette opération se répartit en deux tranches. La première tranche, d’un montant de 60 milliards FCFA, a une maturité de 5 ans avec un différé de deux ans et la seconde concerne 40 milliards FCFA, avec une maturité de 8 ans et un différé de trois ans. L’émission obligataire sera réalisée dans le cadre de la syndication, distincte de l’adjudication gérée par Umoa-Titres. Coris Bourse agit en tant qu’arrangeur et chef de file du syndicat, qui inclut plusieurs sociétés de gestion et d’intermédiation (SGI) de l’UEMOA, tandis que BIBE Finance & Securities (BFS) est co-chef de file.
Besoin de financement
Le besoin de financement du Burkina Faso, qui s’élève à 4,9 % du PIB pour 2024, justifie ce recours aux marchés financiers, selon les autorités. Les prévisions annoncent une croissance économique de 5 % pour 2024, en hausse par rapport à 3,6 % en 2023, malgré un contexte politique et sécuritaire délicat. L’État cherche à mobiliser des ressources pour soutenir son programme d’investissements publics, notamment dans les infrastructures et les services essentiels, tout en faisant face à des défis de sécurité. Au 30 juin 2024, la dette publique du Burkina Faso s’élevait à 7313 milliards FCFA, représentant 62,4 % du PIB, ce qui est inférieur au seuil de 70 % recommandé par les normes régionales, bien que la dette ait fortement augmenté ces dernières années.
Succès des émissions passées
Les précédentes émissions du Trésor burkinabè ont rencontré un franc succès sur le marché régional grâce à des opérations par syndication, régulées par l’AMF-UMOA. Depuis 2003 jusqu’à septembre 2024, le Burkina Faso a levé un total de 2083 milliards FCFA, avec des taux de couverture atteignant parfois 220 %. La dernière émission dans ce cadre remonte à mai 2024, où le pays a réussi à lever près de 130 milliards FCFA sur une recherche de 120 milliards FCFA, malgré des conditions de marché plus strictes.
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Sur le segment des titres publics émis par adjudication, réservé aux États pour financer leur dette, le Burkina Faso a déjà levé 662 milliards FCFA cette année. Les dernières émissions ont affiché des rendements de 8,63 % sur 5 ans et 8,17 % sur 7 ans, nettement supérieurs aux taux de l’opération actuelle. Les deux obligations seront cotées sur la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), avec des remboursements prévus semestriellement, intégrant le versement des coupons et une partie du capital à chaque échéance.
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