Ce financement a pour objectif de favoriser la mise en œuvre du Programme multisectoriel d’appui au développement des compétences pour l’endurance, dans un cadre marqué par une crise prolongée et une insécurité qui affecte le pays depuis dix ans.
Le Conseil d’administration du groupe de la Banque africaine de développement a donné son approbation pour l’octroi d’un prêt de 39,2 millions de dollars américains au Burkina Faso. Ce financement vise à soutenir la réalisation du projet multisectoriel d’appui au développement des compétences pour la résilience, dans un contexte de crise persistante et d’insécurité qui touche le pays depuis une décennie. Le Sahel, le Centre-Nord, le Nord, l’Est, la Boucle du Mouhoun, le Sud-Ouest et les Hauts-Bassins, sont les sept régions du pays dans lesquelles va etre déployé le pojet. En prévision de possibles difficultés d’accès aux régions prioritaires, quatre autres régions (Centre, Centre-Est, Centre-Ouest et Plateau central) ont été identifiées comme zones alternatives.
Les objectifs du projet
Le Fonds africain de développement, avec une contribution de 13,2 millions de dollars, et la Facilité d’appui à la transition, un mécanisme du Groupe dédié aux États en transition, avec 26 millions de dollars, sont les principaux bailleurs de ce projet novateur, ciblant spécifiquement les jeunes et les femmes en période de crise sécuritaire. Ce projet devrait permettre la création d’au moins 20 000 emplois, tant directs qu’indirects, et bénéficier indirectement à 175 000 personnes.
Daniel Ndoye, chef du bureau pays de la Banque au Burkina Faso, a souligné que « le projet arrive à un moment crucial, alors que le pays traverse une période difficile marquée par une forte proportion de personnes déplacées internes et une jeunesse confrontée au chômage et au sous-emploi, rendant cette dernière vulnérable aux menaces terroristes. À travers cette initiative, le Groupe de la Banque africaine de développement soutient le Burkina Faso dans ses efforts pour atténuer la vulnérabilité des jeunes et des femmes en favorisant la création d’emplois décents et l’accès aux services sociaux essentiels ».
Les composantes du projet
Le projet se concentrera sur la formation professionnelle via des modules qualifiants et des formations spécifiques, tout en renforçant les compétences entrepreneuriales des bénéficiaires. Environ 61 830 personnes touchées par la crise sécuritaire bénéficieront de ces formations, qui incluront des aspects sur les droits de l’homme, la consolidation de la paix, ainsi que des compétences de vie telles que les « Soft Skills » et le « réarmement moral », en plus de l’éducation civique et des technologies résilientes au climat. Le projet prévoit également l’incubation de 800 jeunes porteurs de projets, le renforcement de 35 centres de formation professionnelle y compris la formation des formateurs et leur dotation en équipements. Quatre incubateurs seront équipés, y compris l’incubateur de l’Agence de financement et de promotion des petites et moyennes entreprises (AFP-PME) et trois autres dans les centres de formation professionnelle des zones d’intervention.
En outre, le projet facilitera l’installation de 5 000 personnes formées, financera les initiatives de 1 200 jeunes incubés ainsi que 2 000 petites et moyennes entreprises dirigées par des femmes. Il soutiendra également la construction et l’opérationnalisation de 1 000 poulaillers et 1 000 enclos pour petits ruminants. Pour améliorer l’accès aux services sociaux de base, le projet renforcera les capacités des structures éducatives, de formation et de santé en fournissant du matériel pédagogique et médical, des kits d’accouchement et de première nécessité, ainsi qu’en offrant des formations, notamment dans les zones à forts défis sécuritaires. Enfin, il financera des équipements pour améliorer les cours à distance de l’université de Koudougou (Centre-Ouest), qui accueille le plus grand nombre d’étudiants déplacés internes. Environ 1 000 étudiants déplacés recevront des ordinateurs pour continuer à accéder aux cours en ligne, même en cas d’inaccessibilité physique des locaux universitaires.
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