Selon plusieurs sources concordantes, le président Roch Marc Christian Kaboré, au pouvoir depuis 2015 et réélu en 2020, est actuellement aux mains de mutins.

Des soldats se sont mutinés depuis hier, dimanche 23 janvier, dans plusieurs principales casernes du pays, dont celles de Sangoulé Lamizana et de Baba Sy avec pour mot d’ordre, d’une part le départ des chefs de l’armée et d’autre, ils réclament des moyens adaptés à la lutte contre les djihadistes.

Des tirs ont été entendus hier en fin de journée près de la résidence présidentielle à Ouagadougou, la capitale ainsi qu’au même moment que dans les camps militaires Sangoulé Lamizana et Baba Sy.

Le camp Sangoulé Lamizana abrite la Maison d’arrêt et de correction des armées (Maca) où est détenu le général Gilbert Diendéré, proche de l’ancien président Blaise Compaoré renversé en 2014. Le général Diendéré a été condamné à 20 ans de prison pour une tentative de putsch en 2015 contre l’actuel président. Il est actuellement jugé pour son rôle présumé dans l’assassinat de l’ancien président Thomas Sankara, icône panafricaine, en 1987.

Des mutineries ont également eu lieu à la base aérienne de Ouagadougou, ainsi qu’à Kaya et Ouahigouya, dans le nord du Burkina où sont en majorité concentrées les attaques islamistes.

Peu avant son arrestation, dimanche soir, le président Kaboré, a décrété « jusqu’à nouvel ordre » un couvre-feu de 20 heures à 5h30.

Le Burkina Faso tout comme ses pays voisins le Mali et le Niger subit des attaques des groupes armés djihadistes, affiliés à la nébuleuse terroriste islamiste Al-Qaïda et au groupe djihadiste ultraradical de l’Etat islamique.