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ÉTHIOPIE : LA VILLE DE LALIBELA DE NOUVEAU AUX MAINS DES REBELLES TIGREENS

ÉTHIOPIE :  LA VILLE DE LALIBELA DE NOUVEAU AUX MAINS DES REBELLES TIGREENS

Les rebelles tigréens ont repris dimanche le contrôle de Lalibela, ville qui abrite un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco, onze jours après que le gouvernement a annoncé s’en être emparée.

En Éthiopie, la guerre de position entre le gouvernement et les combattants du Front de libération du peuple du Tigré, TPLF est loin d’être terminée. Dimanche soir, la chaîne Tigrai-TV, liée au TPLF, a annoncé que les troupes tigréennes « ont pris l’aéroport de Lalibela et la ville de Lalibela », ainsi que Gashena, localité située à une soixantaine de kilomètres au sud.

Les communications sont coupées dans les zones de combats et l’accès des journalistes y est restreint, rendant difficile toute vérification indépendante des positions sur le terrain.

Le 1er décembre pourtant, le gouvernement avait annoncé avoir repris Lalibela, ville célèbre pour ses églises monolithes qui était passée sous contrôle des rebelles en août.

Plus tôt dans la journée de dimanche, un communiqué de la direction militaire du TPLF a annoncé que ses combattants avaient « mené des contre-offensives globales » en plusieurs points, notamment le long de la route reliant Lalibela à Gashena.

« Nos forces ont d’abord défendu puis mené des contre-offensives contre l’énorme force qui attaquait le front de Gashena et les zones environnantes et ont réussi à remporter une victoire glorieuse et inattendue », ajoute le communiqué.

Atmosphère tendue

A Lalibela dimanche, « la plupart des gens ont peur », a raconté un des habitants interrogés: « Certains s’enfuient. La plupart des gens sont déjà partis parce qu’il pourrait y avoir une vengeance. Nous avons exprimé notre bonheur quand le TPLF est parti ».

La guerre a éclaté en novembre 2020 après que le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l’armée dans la région septentrionale du Tigré afin d’en destituer les autorités locales, issues du parti dissident, qui défiaient son autorité et qu’il accusait d’avoir attaqué des bases militaires.

Abiy Ahmed avait proclamé la victoire trois semaines plus tard, après la prise de la capitale régionale Mekele. Mais en juin, le TPLF a repris l’essentiel du Tigré, puis avancé dans les régions voisines de l’Afar et de l’Amhara, où ils ont affirmé début novembre avoir capturé les villes de Dessie et Kombolcha, carrefour stratégique sur la route menant à la capitale. 

L’ONU estime à 5,2 millions le nombre de personnes ayant besoin d’une aide alimentaire d’urgence au Tigré, 3,7 millions en Amhara et 534.000 en Afar.