Elle est ainsi annoncée deux jours après celle, d’Abir Moussi, une critique du président emprisonnée depuis octobre.

Le président tunisien, Kaïs Saïed, élu démocratiquement en 2019, a officiellement déclaré, lundi 5 août, sa candidature pour l’élection présidentielle prévue pour le 6 octobre prochain. L’homme de 66 ans a annoncé aux journalistes, à Tunis, que sa candidature fait partie d’une « guerre de libération et d’autodétermination », qui vise à « établir une nouvelle république ».

Sa candidature a été annoncée deux jours après celle, via ses avocats, d’Abir Moussi, une critique du président emprisonnée depuis octobre. Elle a été condamnée, lundi soir, à deux ans de prison en vertu du « Décret 54 », mis en place en 2022 par le président pour lutter contre les « fausses nouvelles ». La Haute Autorité indépendante des élections (ISIE) du pays avait porté plainte en février contre l’opposante après que celle-ci eut critiqué publiquement l’institution à l’approche de la période présidentielle en Tunisie.

Pour ses adversaires potentiels, le chemin vers la présidentielle est parsemé d’obstacles. Les critères de qualification sont stricts. Il faut le soutien de dix parlementaires ou de 40 présidents de collectivités locales, qui sont majoritairement alignés avec le président sortant ou encore l’appui de 10 000 électeurs avec au moins 500 signatures par circonscription. Un nombre difficile à atteindre selon les experts. De plus, plusieurs candidats potentiels sont soit emprisonnés, soit poursuivis.

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Le président détient tous les pouvoirs depuis son coup de force de juillet 2021 lorsqu’il avait, après plusieurs mois de blocage politique, limogé le Premier ministre et gelé le Parlement avant de le dissoudre. Mais Kaïs Saïed réfute le fait que son gouvernement réprime les voix dissidentes et affirme que « la loi s’applique à tout le monde de manière égale » et qu’il n’y a pas de restrictions.